Édition du vendredi 4 juillet 2008
Une directive cadre européenne pourrait être proposée contre la discrimination à l'égard des gens du voyage
«Des millions dEuropéens dorigine rom, estime la Commission européenne, font lobjet dune discrimination persistante - tant individuelle quinstitutionnelle - et dune exclusion sociale de grande ampleur, affirme la Commission européenne dans un nouveau rapport publié aujourdhui.» Elle indique que «les outils sont en place pour améliorer cette situation, mais il faut que lUnion européenne, les États membres et la société civile unissent leurs forces en vue dune coordination efficace de leurs efforts.» Le rapport présenté le 2 juillet «constitue une réponse à la demande formulée par les dirigeants de lUE en décembre 2007, qui portait sur lexamen des politiques et des instruments existants à léchelle de lUE pour améliorer linclusion des Roms.»
Selon 77% des Européens, les Roms sont défavorisés dans la société, au même titre que les personnes handicapées (79%). Dans le rapport, il est conclu à «lexistence dun ensemble solide dinstruments législatifs, financiers et de coordination des politiques et au recours accru à ces instruments, dont lapplication dans les États membres reste toutefois lacunaire». Les fonds structurels européens - parmi lesquels le Fonds social européen (FSE) - et les instruments de «préadhésion» jouent un «rôle crucial pour vaincre lexclusion». Ainsi, entre 2000 et 2006, 275 millions deuros provenant du FSE ont été consacrés à des projets spécialement destinés aux Roms, un milliard deuros supplémentaire allant à des groupes «vulnérables», dont les Roms. En la matière, la réussite dépend dune coordination forte et efficace et de la pleine participation de la société civile à lélaboration, à lexécution et au contrôle de laction communautaire.
La Commission rappelle que les pouvoirs conférés à lUE en matière de lutte contre la discrimination ont permis à celle-ci de légiférer (directive 2000/43/CE en matière dégalité de traitement sans distinction de race ou dorigine ethnique) et de sassurer de la transposition correcte du droit communautaire. La plupart des matières essentielles à lintégration des Roms relèvent toutefois en premier lieu de la compétence des États membres (léducation, lemploi, lintégration sociale, par exemple). Dans ces domaines, lUnion peut seulement coordonner les politiques des États membres et soutenir leur application, au moyen, entre autres, des Fonds structurels.
Le rapport est consacré à lexamen des instruments - la législation, la politique de cohésion et les actions de lutte contre la discrimination (information, sensibilisation, coopération avec la société civile) - et des domaines daction les plus importants pour lintégration des Roms: lemploi, lintégration sociale, léducation, la santé publique, lélargissement et légalité entre les hommes et les femmes. Bilan des instruments et des politiques existants, ce document a également permis de relever une série denseignements permettant une utilisation plus efficace du cadre actuel.
Il complète la nouvelle stratégie de lutte contre la discrimination de la Commission élaborée dans le prolongement de lAnnée européenne de légalité des chances pour tous (2007) et exposée dans une communication adoptée aujourdhui également (voir IP/08/1071). Ces deux documents seront examinés lors du sommet européen sur les Roms qui se tiendra à Bruxelles le 16 septembre 2008.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
S'ABONNER GRATUITEMENT
NOUS ÉCRIRE
DANS L'ÉDITION DU JOUR
Réduction du «versement transport» par la loi LME: le Sénat supprime la mesure
Retrouver une édition
Accéder au site